« La pratique du tantrisme interpelle. Tout le monde semble avoir entendu parler de tantrisme, sans bien savoir de quoi il s’agit exactement. Ses contours sont flous, ils le demeureront dans une certaine mesure. Une discipline à la fois énergétique et malléable, de l’ordre de l’essentiel et du mystère.
Je la définirai ainsi :
La pratique tantrique consiste en l’éveil et la mise en circulation de l’énergie vitale afin de promouvoir une ouverture de la conscience à travers les sens.
On n’approche pas cette pratique par hasard. Elle se présente, attire, questionne et nous confronte. Elle fait appel aussi. Elle s’est révélée à moi comme une évidence alors que je m’y exerçais déjà depuis longtemps, sans pourtant la reconnaitre ni la nommer.
J’ai longtemps cherché ma place dans ce monde, l’endroit où je me sentirais utile à la fois aux autres et à ma propre évolution. (…)
J’utilise le tantrisme dans le cadre d’une relation d’aide et d’accompagnement, un voyage à la découverte de soi. D’un simple geste, comme l’imposition d’une main, on provoque des sensations intenses, des émotions profondes. Ici nous ne cherchons pas l’assouvissement des pulsions. Nous nous concentrons sur la qualité de notre présence dans une forme de dépouillement. On se libère de charges et de poids pour cheminer plus loin, plus librement et plus lucidement.
Je travaille à amener plus de conscience dans les rapports que nous entretenons avec nos corps, nos esprits et notre sexualité, cela grâce à la mise en pratique de cette ancienne tradition mystique dérivée de l’hindouisme. Le tantrisme utilise les sensations physiques comme un outil d’ouverture de la conscience dans une pratique à la fois intuitive, spirituelle et sensorielle. Il s’agit d’accompagner l’autre dans une découverte de lui-même, vers une résolution et une intégration des différentes parties de son être.
(…)
L’une des qualités de la conscience est qu’elle annihile la souffrance. Elle accorde l’expérience sans en risquer la brûlure, ou plus précisément en l’acceptant, si bien qu’elle devient une partie de nous mêmes. Le tantrisme est un outil dynamique, organique. Transversal, il applique dans le vécu cette conscience que nous ne sommes qu’un. Nous n’existons pas hors du monde et le monde n’existe pas hors de nous. Nous sommes liés. Reliés. Nous sommes un. »
Aliam Karim Rizzi dans son livre « Tantra, intimité au masculin »
« Du sanskrit tan, signifiant tisser des liens, et de tra, qui suggère l’idée du salut, le tantra est une voie spirituelle dont les premiers écrits remontent au VIe siècle avant notre ère. Développé en Inde, en Chine puis au Tibet, il se divise en deux mouvances : le « tantra de la main droite », celui de la tradition bouddhique, qui repose sur de simples pratiques méditatives, et le « tantra de la main gauche », issu de la tradition hindoue, qui se base, lui, sur l’énergie sexuelle et la sexualité pour accéder au sacré. Récemment arrivé en France, c’est ce dernier qui donne le plus souvent lieu à des formations en développement personnel. A travers un ensemble de méditations, de rituels, d’exercices respiratoires et corporels vécus seul ou à deux, le tantra hindou vise à magnifier l’union de nos polarités en redonnant à chacune leur dimension de divinités créatrices. »